La parentalité positive c'est une parentalité qui est positive pour l'enfant, pour son parent et pour leur relation, dans le présent et pour le futur.
Positive pour l'enfant : bénéfique pour son épanouissement, son bien-être, et son développement.
Exemples : écoute, attachement, pas de violence, présence.
Positive pour le parent : bénéfique pour son épanouissement, son bien-être et son développement auss ! (on ne finit jamais de grandir !).
Exemples : joie, satisfaction, alignement avec ses valeurs, joie d'être en lien, apprentissage.
Positive pour leur relation : bénéfique pour son harmonie, la confiance et la qualié du lien qui en émerge
Exemples : complicité, temps de qualité, connaissance mutuelle, partage.
Dans le présent et pour le futur : bénéfique pour une construction sur le long terme, avec une conscience des impacts du présent sur le futur.
Exemple : Distraire l'enfant de ses émotions désagréables dans le présent, est bénéfique sur le moment mais lui donnent peu de ressources sur le long terme. Alors que l'accompagner à accueillir ses émotions peut être difficile sur le moment et bénéfique sur le long terme !
Notes importantes : positif ne veut pas dire empêcher toute émotion désagréable de se vivre, et encore moins d'accepter tout les comportements de l'enfant. La parentalité n'est pas non plus un protocole à appliquer, les objectifs sont positifs, les moyens sont personnels !
Quelques principes de parentalité positive :
Plusieurs principes composent cette éducation positive, en voici 5, que je propose d’appréhender à partir d’un exemple : Elsa a 1 an, il est 20h, et avec ses parents ils viennent de finir de manger. Elsa est fatiguée de sa grosse journée de crèche et ses parents aussi sont épuisés de leur journée de travail, la maman a même encore du travail à faire le soir ! Seulement, Elsa réclame fortement l’attention de ses parents, elle est collée à eux et s’agite lorsqu’ils la préparent pour se coucher. Comme elle est agitée, les parents décident de prendre chacun-e un long temps de câlin avec Elsa. La maman commence, pendant que le papa range la cuisine, elle passe 15 minutes à lire des histoires à Elsa en faisant des câlins. Puis c’est au tour du papa, pendant que la maman va travailler un petit moment sur son ordinateur. Le papa reste jusqu’à ce qu’Elsa s’endorme, et ils vont tout deux directement va se coucher tout de suite après, pour être plus en forme le lendemain.
Un premier principe ici est la responsabilité. Le parent positif est à la fois responsable de satisfaire les besoins de son enfant ainsi que ses propres besoins à lui. Dans l’exemple de la famille d’Elsa, on voit que les parents prennent leur responsabilité de répondre au besoin de lien et d’affection d’Elsa, de manière prioritaire. Et en même temps, il sont fatigués et ont d’autres besoins, desquels ils prennent soin aussi, en s’organisant entre eux et en se couchant tôt.
Un deuxième principe de l’éducation positive, c’est la présence. La qualité a son importance, mais la quantité du temps passé avec l’enfant est primordiale dans la parentalité positive. Il est donc important de passer du temps ensemble, comme on a pu le voir avec les parents d’Elsa qui passent chacun-e du temps avec Elsa avant son coucher.
Un troisième principe est l’intelligence émotionnelle. Ce principe consiste à accueillir les émotions de son enfant, à reconnaître leur importance et les considérer, ainsi qu’à soutenir l’enfant dans sa gestion de ses émotions et dans ses comportements. Pour préciser dans notre exemple, lorsque Elsa s’est agitée et qu’elle s’est mise à pleurer au moment d’aller dormir, les parents lui ont dit : « Je vois que ça t’agite que je te parle d’aller dormir, je sais que tes larmes veulent dire que tu as encore besoin de passer du temps avec nous. Je te propose qu’on passe un grand temps de câlin ensemble et qu’on t’accompagne au sommeil en restant avec toi. ». Ainsi ils ont accueilli l’agitation d’Elsa, ils l’ont considéré dans son importance, et ils ont fait des propositions pour qu’elle puisse à la fois satisfaire son besoin d’affection et celui de repos.
Un quatrième principe est la guidance. Comme l’enfant naît avec un neocortex immature, il a besoin de la maturité de l’adulte auprès de lui pour apprendre et aller vers des comportements positifs. Il est soutenant que le parent soit comme le coach de l’enfant. Par exemple, toujours avec Elsa, quand sa maman était dans le temps d’histoires et de câlins avec elle, elle lui a dit « Je vois que tu es plus calme, tu es arrivée à faire redescendre ton agitation, bravo Elsa ! Ça me fait du bien à moi aussi ce temps ensemble, je vais avoir plus d’énergie pour ma petite heure de travail que je dois faire après, et on va tous pouvoir bien dormir cette nuit, c’est important le sommeil pour nous aussi ! Je te fais confiance pour bien te reposer, et on restera avec toi avec papa jusqu’à ce que tu n’en ai plus besoin. ». Ainsi, à travers ces 3 phrases, la maman d’Elsa a contribué à 3 objectifs. D’abord elle a valorisé le comportement positif d’Elsa, ce qui va renforcer son estime d’elle-même. Puis elle a parlé de ses propres besoins, ce qui développe chez Elsa sa capacité d’ouverture et d’empathie pour les autres. Enfin, elle a encouragé Elsa en lui faisant confiance dans ses capacités. Elle ne l’a pas limité ou enfermé dans ces capacités de l’instant, et lui ouvre doucement les porte pour être autonome. Cela contribue à développer le potentiel d’Elsa.
Un cinquième principe, est le modèle. Il est nécessaire qu’il y est une cohérence entre ce que le parent dit ou demande à son enfant, et ce qu’il fait lui-même. Par exemple, si les parents d’Elsa, pourtant épuisés de leur journée, avaient dit à Elsa que c’est important de dormir quand on est fatigué, et qu’en même temps ils sortaient les tapis de gym pour se faire une séance de stretching, cela aurait pu créer une incompréhension pour Elsa. Cette contradiction est difficile à appréhender pour les enfants, cela peut notamment créer une perte de sens et de confiance envers les mots des parents et rendre plus difficile la coopération. Ainsi, un alignement entre le discours, les demandes et les actions des parents, favorisent une bonne compréhension des enfants, et une meilleure intégration des valeurs transmises par les parents.
D’autres principes tel que l’humilité et l’affirmation sont notamment importantes dans l’éducation positive. La première dans la capacité de remise en question du parent, qui apprend avec l’enfant. La deuxième, dans la solidité et la clarté du cadre du parent.
La parentalité positive ouvre notamment une porte sur le travail sur soi... La parentalité, un chemin de croissance personnelle.
Pas très loin après ce que peut faire vivre et apprendre d'être en relation de couple, la parentalité amène son lot d'occasions de travail sur soi ! Accompagner un enfant au quotidien peut être très confrontant et déstabilisant. Leur dépendance, leur spontanéité, leurs émotions débordantes, nous ne pouvons avoir un total contrôle. Tout cela peut vraiment venir chercher le parent dans sa construction personnelle, chambouler les croyances, les valeurs, sa propre gestion des émotions.
Il y a alors cette occasion de voir et saisir cette merveilleuse opportunité de conscience et de travail sur soi, pour grandir aussi en tant qu'adulte, à côté de ce nouvel être dans sa vie.
Comment faire ?
Chercher à vivre une parentalité positive, est une belle porte pour cheminer dans son développement personnel. Accueillir les remises en question que cette nouvelle relation amène, accueillir ses propres émotions, percevoir les leçons, expérimenter de nouvelles postures, être attentif-ve aux impacts de ses comportements sur soi-même et sur l'enfant, ... et tout ce que vous vivez avec amour, bienveillance et conscience, sont des clés importantes pour votre bien-être !
Au bénéfice de l'enfant
Lorsque vous visez votre épanouissement personnel, vous ne pouvez qu'embarquer votre famille avec vous. Dans les moments où vous incarnez profondément vos valeurs et que vous êtes acteur-ices de votre bien-être, de votre épanouissement et de celui de votre enfant, vous êtes de précieux modèles. Ce dernier apprend auprès de vous, et pourra bientôt à son tour prendre soin de lui et de sa relation avec vous !
Relation harmonieuse et parentalité épanouie
Une parentalité positive est aussi et peut-être même avant tout, une parentalité relationnelle. Être vraiment en lien avec ses enfants, passer des moments de qualité de manière horizontale, sans charge d'autorité, pas juste pour faire plaisir à son enfant mais aussi pour se faire plaisir, sont des actions précieuses pour ce lien si important ! Le lien n'est pas complètement acquis avec une naissance, il se construit, s'établie, ensemble, pas à pas, et s'alimente en qualité et en quantité au quotidien. C'est un espace relationnel à protéger, nourrir et faire grandir, pour le présent et pour le futur !
P.S : La parentalité positive est recommandée par le Conseil d'Europe pour tous les enfants! Même les politiques la reconnaissent !
Avec joie et conscience,
Sophie
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